Les temps obscurs
18/07/2016 08:15 par atouteurre
14 mars 1790 : serments de fidélité
En ce dimanche soir du 14 mars 1790, à l’issue des vêpres, le drapeau de la Garde Nationale de la commune a été béni par le desservant Etienne FIERE.
Puis, les hommes composant cette Garde Nationale et les membres du Conseil municipal élus ont prêté serment.
« Chacun d’eux a promis et juré de maintenir de tout son pouvoir la Constitution du royaume, d’être fidèle à la Nation, à la loy et au Roi et de bien remplir ses fonctions. »
NERY Etienne a été élu secrétaire greffier de la municipalité et JEAN Joseph a été nommé trésorier chargé de faire la recette générale des impositions de la commune : Taille et autres formes portés par le Lançon, Vingtième, Corvée… Le tout moyennant la somme de 135 livres.
25 mars 1790 :
Jean Pierre SAYN maire et Joseph MOREL trésorier étaient par le passé, péréquateurs, chargé par le Lançon de répartir les taxes et impôts de la commune. Vu leurs charges actuelles au sein de la municipalité, il faut en nommer deux autres.
Joseph VIGIER et Antoine Monier ont été élu Péréquateurs.
5 avril 1790 :
La municipalité élabore un règlement de police. (Voir plus loin.)
Elle nomme deux tambours qui apprendront à battre la caisse, ceci pour les deux compagnies de milice nationale qui se trouvent à Eurre.
Louis LONG et … ?... MONTEL fils de Jacques sont volontaires. Ils suivront les cours dispensés par Monsieur BAYANS, seront habillés et payés par la milice.
3 juin 1790 :
La municipalité se trouve confronté à un problème très grave : la disette.
« Par les dolléances de divers particuliers de cette communauté se trouvent dans la plus grande détresse et nécessité par la rareté du grain et qu’il n’est rien de si urgent que de chercher un prompt secours sans quoi il est évidant qu’on ne pourra éviter le fléau de la famine en cette commune. » Tel est le rapport du procureur BERTRAND.
Jean Pierre SAYN, maire, se propose de pourvoir incessamment à la nécessité qui se présente mais que comme le prix du grain se trouve exorbitant, il est impensable de le faire payer un tel prix et que son offre charitable sera à sa perte.
Le conseil municipal délibère que le grain sera délivré au prix courant des villages circonvoisins et que la perte éprouvée par monsieur le maire sera imposée sur tous les contribuables.
10 juin 1790 :
La Garde Nationale ne peut exécuter correctement son service par défaut d’armes.
Le conseil municipal envoie à St Etienne en forêt, le sieur BLACHE, maréchal (Ferrand) à Allex, pour acheter vingt solides fusils.
20 juin 1790 :
En vue d’envoyer à Paris, pour la fête de la Fédération, un contingent de la Garde Nationale, le maire de Crest adresse un courrier à la municipalité d’Eurre. Celle-ci envoie six hommes de sa garde pour la sélection qui aura lieu le 25 courant.
Ont été choisi :
Joseph JEAN, commandant
Jean BADON, sergent
Philibert VIGIER, caporal
Antoine SIBEUD
Charles LONG
Antoine FAURE COSTE.
7 et 8 mars 1790 : élection du premier maire de la commune
puis des conseillers municipaux, du procureur et des notables.
Conformément aux décrets du 29 et 30 décembre 1789 de l’Assemblée Nationale, les citoyens actifs de la commune d’Eurre ont été requis le dimanche 7 mars 1790 à 11 heures à l’église pour élire leur premier maire.
Sur 106 citoyens actifs inscrits, 99 ont voté et Jean Pierre SAYN, obtenant 80 voix, est devenu le premier maire de la commune.
Le lendemain eut lieu l’élection des Officiers municipaux, du procureur (chargé de faire appliquer les lois) et des notables.
La première municipalité se compose ainsi :
Maire : Jean Pierre SAYN
Procureur : Antoine BERTRAND
Conseillers : Antoine BELLIER
Etienne FIERE curé de la paroisse
Joseph VIGIER
Joseph ANDRE (sera remplacé le 5 avril pour vice de forme par)
Simon SIBEUD
Jean Pierre BARRACA
Notables : Simon SIBEUD
Jean Pierre BEYLIER
Antoine MONIER
Guillaume MONMEANT
René BARNAVE
Ont également signé le registre :
RASPAIL, avocat commissaire député pour ouvrir l’assemblée
NERY, élu secrétaire de l’assemblée
Joseph JEAN, scrutateur pendant les élections.
Références : registre des délibérations communales ; archives communales.
Photographie : Jean Michel LEROUX juillet 2010
Les temps obscurs
Poussés par les Huns, les barbares, traversent le Rhin, envahissent l’empire romain. Le peuple Franc fait son entrée dès l’an 241.
Les Burgondes, à la suite des Alamans, des Suèves, des Alains et des Vandales qui poussent vers l’Espagne et l’Afrique, finissent par être maître de tout le bassin du Rhône en l’an 467.
Aux ravages de tant de guerres, s’ajoutèrent des tremblements de terre et des famines. Les paysans découragés ne cultivaient plus les champs.
Avec Clovis, le christianisme, religion qui s’est développé du temps des Romains, va devenir la religion de tout un peuple.
C’est vers 490 que l’évêque Apollinaire fut choisi pour occuper la charge de l’église de Valence. Il se distingua au concile d’Epaone en 517 et meurt à Valence en 520. Il faudra attendre le 11ème siècle pour que Saint Apollinaire soit honoré comme patron du diocèse de Valence. Il est aussi le patron de la paroisse de notre commune.
En 576, les Lombards, maîtres de l’Italie, franchissent les Alpes et ravagent les territoires conquis.
Battus une première fois ils forment trois armées dont l’une remonte la vallée de la Drôme jusqu’à Valence qu’ils investissent.
Vers 730 les Maures d’Espagne franchissent les Pyrénées et envahissent le midi de la Gaule.
Défaits par Charles Martel à Poitiers, ils réapparaissent par intervalles et firent des irruptions dans notre territoire de 844 à 1018.
Les Normands remontèrent le Rhône et pillèrent Valence en 860.
Enfin ce furent les Hongrois, peuple barbare de la même race que les Huns, qui furent exterminés en 924
Photographie : Jean Michel LEROUX juillet 2016.
Photographie: Jean Michel LEROUX juillet 2016.
Epoque Gallo-Romaine.
Bien avant que Marius parut et mit le territoire entre Rhône et montagnes des Alpes sous la domination romaine, les Celtes qui y vivaient étaient composée du peuple des Allobroges qui, uni avec celui des Voconces et des Cavares formait la ligue des Allobroges. Les Ségalauniens, tribus gauloises, occupaient l’espace entre Rhône et Vercors, entre la rivière Isère et le tricastin . C’était une civilisation déjà avancée, connaissant l’usage des métaux, l’art de cultiver la terre, d’élever des animaux domestiques et d’utiliser des semences inconnues du pays.
Ces rudes guerriers, sont entrés dans Rome mais, revers de la médaille, leur alliance avec les Arvernes les conduisit, suite à une cuisante défaite (248 avant J.C.), à se réfugier dans leurs montagnes.
Sous l’empereur Auguste, la province Viennoise prit le nom de Narbonnaise.
Pendant la lente et dure conquête du reste de la Gaule (58-50 av J.C.) les Allobroges et les Voconces durent marcher avec leurs vainqueurs contre leurs compatriotes et combattre pour César contre Vercingétorix.
Avec la conquête de la Gaule et l’intégration vers 121 av J.C. de la Province sud « la Narbonnaise » à l’empire, les romains ont installé une garnison assez importante sur la ville «Augusta » actuelle ville d’Aouste sur Sye.
Venant d’Italie, une voie romaine (La voie des Alpes) permettait, via Gap, Die, Saillans et Aouste, de rejoindre Lyon par Valence, plus précisément par Crest, Vaunaveys, Upie et Montmeyran.
Les occupants avaient trouvé opportun d’installer, un peu à l’écart mais pas très loin, sur un petit mont, entouré de nombreuses collines boisées, un bâtiment servant de réserve (horréum) alimentaire.
L’eau y abondait, ce qui a favorisé cette installation. Une tour protégeait les abords et permettait la surveillance des accès de ce magasin cellier. Ainsi apparait sur la carte de Peutinger une étape romaine à Horréa (Eurre), entre Augusta (Aouste) et Valentia (Valence).
Des restes de ces bâtiments existent encore de nos jours. Ils sont faits d’un appareillage de pierres taillées cubiques et bien ajustées, qui tranche avec les autres matériaux utilisés ultérieurement. Ils forment la partie basse de l’angle ouest des remparts du château, entre l’église et l’ancien presbytère.
Entre 1000 et 1200, les Arnaud de Crest ont édifié un bâtiment en pierre sur ces vestiges romains d’où le nom de la « tour des Arnaud ».
Ce n’est qu’à partir du 2ème siècle après J.C. profitant de la « Paix romaine » que des « Villa » s’érigèrent dans le paysage, et que l’appellation « villa que vocatur » (à vocation de village) apparait.
La prospérité de la Gaule romaine dura deux siècles et dès le troisième siècle après J.C. vint la décadence et une affreuse misère.
Reilles de charrue et monnaies
l'auberge routière gallo romaine
emplacement de la ferme auberge