Les bustes de Marianne à la mairie de Eurre 02
22/01/2022 12:02 par atouteurre
Article de presse parut dans le « Journal de Valence » du vendredi 6 avril 1877.
L'article, assez bref, se trouve page 2, colonne 4.
En effet, cet article relatait la mise en place le lundi 2 avril 1877 du buste de la République dans la mairie.
il existe un deuxième buste plus ancien, qui correspond à l’article de presse en question. C’est le buste qui se trouve dans le bureau de monsieur le maire.
Mais, après recherches dans les registres de délibérations du Conseil Municipal de la commune sur la période de 1875 à 1878, aucune mention n’y a été relevée.
Les bustes de Marianne de la commune de Eurre
C'est la Convention, en 1792, qui a décidé de représenter la République sous les traits d'une femme coiffée du bonnet phrygien, emblème de la Liberté. Le surnom familier de Marianne lui a été donné à la même époque, dans le Languedoc d'abord, par la « vox populi ». Sans doute parce que ce prénom, formé du nom de la Vierge et de sa mère, était très répandu dans le petit peuple, au XVIIIe siècle, et qu'il convenait donc à la jeune République qui en était issue.
La coutume d'installer un buste de Marianne dans les mairies remonte aux premières années de la Troisième République. Mais en 1871, pour donner du nouveau régime une image plus sage, le président Adolphe Thiers a interdit la représentation du bonnet révolutionnaire, considéré comme un « emblème séditieux ». C'est pourquoi les plus anciennes Mariannes de mairie sont simplement coiffées d'une couronne végétale composée d'épis de blé, de feuilles de chêne ou de rameaux d'olivier, parfois surmontée de l'étoile, symbole des Lumières. Le bonnet phrygien ne réapparaîtra qu'en 1879.
Il n'y a jamais eu de buste officiel de la République. Chaque sculpteur est libre de représenter Marianne à sa façon et chaque maire est libre de choisir son modèle. Ainsi s'explique l'extraordinaire diversité des bustes de mairie. Récemment, la mode a voulu qu'on donne à Marianne les traits d'artistes célèbres, mais elle a eu bien d'autres visages, aimables ou sévères, et toujours anonymes, comme en témoigne une exposition à l’Assemblée Nationale.
MAITRES D’ECOLE ou INSTITUTEURS
1672 N… Rémunéré à 30 livres par an
1687 Jean PAULIN
1692 Joseph CHAVE
1694 Jean ESTRAIN
1702/1703 COLET à 50 livres
1704 PORTAIL
1707 André de Saint ANDRE
1713 Nicolas BARBIER
1715 Jean BRES
1717/1720 Joseph PIOLET à 120 puis 150 livres
1721 MORIN
FOUQUEROL
1726 GUILHE
1727 Simon HERMITTE
1728/1740 Marcellin BRUNEL
1740 Lazare CHOVET
1744 Joseph FROMENT
1748 Joseph FROMENT
Jean PASCHAL
1749 Antoine DAVID
Philippe TOUSSAINT
VINCENT
1752 LAURE à 150 livres
1752/1755 LAURE
Joseph BARDONECHE
BAUDOUIN
Antoine DAVID
1754 LAURE maintenu à la direction de l’école
1755 Louis CALLON
1777 Jean Etienne BARDONECHE
1778/1788 Antoine DAVID
1788 Jean Jacques GERARD
17/11/1794 Joseph FAURE (de Vallouise), instituteur de la jeunesse.
5 Germinal an VI Jean Pierre HAN, instituteur de la jeunesse depuis plusieurs années.
1807/1813 Paul DOURILLE, instituteur, secrétaire de la mairie.
1811 Jean Joseph BERTRAND est interdit de faire l’école à Eurre et environs.
1819 Mr CARROS, instituteur, secrétaire de la mairie.
1823 Le Conseil Municipal autorise l’installation de plusieurs instituteurs :
Mr CARROS étant vieux et malade.
12/01/1835 Pierre André VINET, instituteur depuis 1831, est confirmé à son poste.
Insurgé de 1851, il est destitué de sa fonction, enfermé dans la Tour de Crest, condamné au bagne puis gracié par l’Empereur, mais n’est pas rétabli dans sa fonction.
Fabricien, son nom est gravé sur la cloche de l’église du village.
Longtemps Lieutenant de la Garde Nationale et secrétaire de mairie.
1852/1854 Fabien DIDIER
1854/1855 Hyppolite RAMBAUD
1862/1872 Mr ODDOU, directeur de l’école de garçons.
1872/1888 Auguste GUILHOT
La suite à partir des registres matricules de l’école communale en archives à la mairie.
Façade Sud-Est du château : photo Jean Michel LEROUX 2013
Le château d’URRE
C’est au sommet d’une colline, sur les ruines d’un ancien magasin cellier romain (horréum), que les habitants d’Horréa, devenu Urre, construisirent une maison forte capable de les protéger des envahisseurs et vandales qui ravageaient la contrée.
Du bois des nombreuses forêts qui couvrent les collines alentour, ils firent une forteresse qui très vite s’avéra insuffisante.
Après l’an 1 000, un seigneur d’Urre fit construire un château fort en pierre, avec des tours rondes, un accès difficile vers la basse cour, une entrée avec bretèche. Un donjon où vivait sa famille fut élevé vers le sud et donnait sur une cour intérieure qui desservait plusieurs bâtiments utilitaires où logeait une garnison d’une vingtaine d’hommes, voir plus, prête à défendre les lieux et ses occupants.
Un puits profond alimentait en eau l’ensemble des habitants de la forteresse.
Le sommet du donjon permettait la vue directe sur les châteaux voisins de Crest, Vaunaveys, Chabrillan, Grâne, Allex et Montoison.
En échange de sa protection, les paysans, les artisans et autres manants furent invités à s’établir sur les flancs de cette colline, adossés aux hautes murailles du château et derrière les énormes remparts qui ceinturaient la base de celle-ci. Une porte donnant sur le chemin qui mène à Crest (c’est le chasteron) permettait d’y entrer. Les maisons furent construites en s’adossant aux murs du rempart et de chaque côté de la rue principale. Eurre, village perché, était né.
Les remparts vont protéger le village des pillards et des routiers (on parle des écorcheurs et des grandes compagnies) vers 1330-1350 puis pendant les guerres de religion de 1562 à 1584.
Une église qui servait aussi de chapelle pour le seigneur et sa famille, fut construite au centre de ce village médiéval.
En 1266, une charte de libertés fut accordée par le seigneur François d’URRE à ses sujets. Hormis de nombreux points.
…« Pour tous les autres usages, bans, actions, justices, domaines, mutations, plaits, investitures et pour les autres droits, fours, moulins, chasses, clôtures, rondes, guets et gardes, réparation et construction d’édifices, jouissances diverses, secours en armes ou sans armes à nos amis et à nos alliés, envoi de messagers en toute occurrence et en tout lieu, nous conservons nos droits seigneuriaux. »…
D’ abord défensif, ce château est devenu résidentiel depuis l’apparition des armes à feu et des canons. Vers 1525, Germain d’Urre dit « le capitaine Mollans » revenant des guerres d’Italie, fît d’importantes transformations en démolissant le donjon pour en faire une chapelle et en agrandissant sa façade au sud dans le style Renaissance que nous lui voyons encore aujourd’hui.
Pendant les guerres de religions, l’édifice ne subit que peu de dommages. Louis XIII et Richelieu firent abaisser ses tours de défense et démanteler les remparts extérieurs dont on peut voir quelques vestiges du coté de l’école.
Le 16 juillet 1675, Marie d’URRE épousa Claude Augustin de VESC et la seigneurie d’Eurre passa ainsi aux de Vesc.
Après la Révolution, le seigneur Augustin de Vesc s’étant enfuit, il fut vendu comme bien national.
Revendu de nombreuses fois, il connut l’alternance des périodes d’occupation et d’abandon. Les Sœurs de St Joseph de Lyon occupèrent la partie dite du vieux château. Les parents de monsieur Gaston Deferre, maire de Marseille, venaient souvent passer leurs vacances d’été en leur château d’Eurre… Après la seconde guerre mondiale, de nombreux propriétaires se succédèrent.
Toujours propriété privée, le château ne se visite pas mais reste le bâtiment emblématique de notre commune … qui nous fait… rêver.
Eglise St Apollinaire de la paroisse d'Eurre. Photo Jean Michel LEROUX.
EURRE paroisse saint APOLLINAIRE
« Nous nous sommes mis sous la protection de l’Eglise, nos titres anciens prouvent que nous n’avons jamais hommagé notre berceau à personne. »
C’est dans une lettre du 15 mars 1782 qu’un descendant de la famille des URRE, confirme que, de tout temps, Eurre a été mis sous la protection du saint évêque, patron de l’évêché.
Dés le 12ème siècle, les seigneurs d’Urre ont rendu hommage au Comte Evêque de Valence. Dès cette époque une église existait à l’intérieur des remparts du village et servait de chapelle pour le château.
En 1238, l’empereur du Saint Empire Romain Germanique, Frédéric II avait accordé Eurre aux évêques de Valence.
En 1253, le jour des nones (le 7) de septembre, dans un différent entre les deux coseigneurs GUINIS et GENTION d’URRE, où GUINIS prétendait que GENTION lui devait l’hommage, il fut établit par les chevaliers arbitres, que GENTION reconnaîtrait avoir fait hommage et fidélité à GUINIS, sauf la vassalité qu’il devait à l’église de Valence de qui la terre d’Eurre était mouvante, à la suite d’une mise sous la protection de saint APOLLINAIRE par les seigneurs de cette terre, glorieux de n’avoir jusque là relevé de personne.
En 1266, la charte des franchises donnée par François d’Urre à ses sujets, a été écrite dans l’église Saint Apollinaire de Eurre.
L’église actuelle, construite en 1612 comme l’indique la date gravée sur la pierre angulaire du linteau de la porte, a été rénovée de nombreuses fois. Son entrée de style provençal, présente deux demi-colonnes tronconiques supportant un fronton triangulaire.
En 1645, la sacristie d’Eurre est réunie au Prieuré. Les chapelles Saint Sauveur, Notre Dame et Saint Claude sont mentionnées pour mémoire car elles ne paient plus guère depuis 1567.
L’état actuel de l’extérieur de l’église provient de la rénovation de l’édifice par la municipalité en 2007. La toiture, elle, a été refaite quelques années plus tôt, en même temps que le balancier support de cloche.
A l’intérieur, l’entrée avec la tribune sur piliers et l’oculus qui nous montre un évêque dans son vitrail : saint Apollinaire. La corde qui coulisse dans son logement permet de faire sonner manuellement la grosse cloche.
L’aspect intérieur de l’église lui a été donné dans les années 1966/67, suite au concile de Vatican 2, sous l’impulsion du père ICARD alors enseignant au Collège St Louis de Crest et prêtre de la paroisse. Les paroissiens ont œuvré à la transformation, mais ayant enlevé les anciennes tommettes, ils ont découvert une multitude d’ossements qu’ils se sont empressés, par crainte d’une action de fouille par les services archéologiques et par ignorance, de rassembler et d’enterrer sous le nouveau baptistère à l’entrée de la nef.
Jusqu’en 1699, les enterrements se faisaient, soit dans l’église St Apollinaire, soit dans le cimetière du Prieuré St Pierre d’Eurre. De 1699 à 1751 dans le cimetière de l’église et après 1751 dans le cimetière de la paroisse. Le roi Louis XVI par son édit du 10 mars 1776, interdit d’enterrer les morts dans les églises ou trop près des habitations.
Dans le même esprit, un accès à une supposée crypte sous le cœur a été rebouché, empêchant toutes futures investigations. (Témoignage d’un enfant de cœur du moment). Mais, le sous sol du cœur et de la pièce derrière le rideau, est en fait une « borie » qui servait pour le café- épicerie qui se trouvait dans la grande rue et qui appartenait, au début du 20ème siècle, à la famille MOUNIER –GENCEL.
Tous les ornements intérieurs de l’époque ont été enlevés et ont disparu, soit cassés et mis à la décharge, soit mis à l’abri « motus et bouches cousues ».
Seule la plaque de marbre frontal de l’ancien autel a été retrouvée dans les caves de l’ancien presbytère et installée au fond du cœur. Les tableaux (sans leur cadre en bois doré) représentant le chemin de croix ont été retrouvés dans le grenier et réinstallés. Dans la pièce derrière le cœur, un confessionnal en bois massif a été conservé.
Les vitraux qui éclairent la nef, surtout dans la partie sud, sont du 17ème siècle, mais certains ont été remplacé à l’identique par le prêtre Guilhem entre 1850 et 1878 comme l’atteste l’inventaire des biens de l’église exécuté le 15 mars 1905 conformément aux lois de séparation de l’Eglise et de l’Etat.
Une Vierge d’assomption, en bois polychrome doré (mais bien vermoulue), a remplacé l’autel à Marie.
Le tableau du 17ème siècle, en très mauvais état, installé dans le cœur, représentant Jésus en croix avec Marie la mère de Jésus, Marie Madeleine la Magdaléenne et Saint Jean l’évangéliste se trouvait auparavant, coincé dans des encoches prévues pour le maintenir, dans la pièce derrière le cœur, qui semble être, la partie de l’ancienne église réservée à la famille seigneuriale.
La porte et l’escalier ont été réhabilités et rendus plus fonctionnel avec une rambarde en fer forgé.
La petite fenêtre, coté sud, a été murée courant la première moitié du 20ème siècle afin de satisfaire le mécontentement à la fois des clients du café qui se trouvait derrière pour ne plus entendre les chants des offices et à la fois par les paroissiens en réunion dans cette partie de l’église pour ne plus entendre leurs propos choquants.
La sacristie actuelle est une pièce qui a été rajoutée dans la deuxième moitié du 20ème siècle par achat et découpe d’un immeuble de la Grand’rue. On y trouve tous les instruments nécessaires aux offices et un objet digne d’attention particulière : un fer à hosties (voir photo).On trouve également deux reliquaires assez anciens l’un contenant un morceau d’os de Ste Jeanne de Chantal, l’autre un fragment de la vraie croix.
De 1664, année où commencent les premières pages du registre des baptêmes mariages et sépultures, à nos jours, on trouve la marque du passage de 32 prêtres, curés de la paroisse.
Le 20 janvier 1685 a lieu, à la demande des paroissiens et du prêtre AMORIC et sous l’autorisation de l’évêque et comte Daniel de COSNAC l’installation de l’archiconfrérie du Saint Sacrement de l’autel (confrérie de pénitents blancs). Confrérie qui fut confirmée et renouvelée lors de la semaine de mission de 1747 par l’évêque de Valence Alexandre MILON. Renouvellement également en 1846 par l’évêque Pierre CHATROUSSE et entrées régulières de pénitents de 1864 à 1881. C’est à l’approche du 20ème siècle que celle-ci fut abandonnée.
L’église avec sa tribune, offrant un espace suffisant, servait de salle de réunion pour les différentes assemblées des personnes les plus aisées qui dirigeaient la commune et c’est dans l’église que fut élu le premier maire en 1793. C’est également dans son enceinte que les maires et adjoints prêtaient serments après leurs élections.
Entre le presbytère et l’église, une placette qui n’existe que depuis 1857, date à laquelle la municipalité fit abattre une maison. Devant la porte de l’église, il y avait une écurie avec toutes les nuisances (odeur, bruit). Cette démolition permit la construction du clocher actuel car, auparavant, le campanile et les cloches reposaient sur un bâti en bois. Au dessus du clocher repose un campanile en fer forgé, support de trois cloches plus petites, lui-même terminé par une croix dont la pointe en forme de fleur à quatre pétales est surmonté d’une bannière ou drapeau.
Il manque une cloche ! En effet, celle-ci a été emmenée à Valence en 1793 par Augustin du Vaure, alors fabricien de la paroisse mais aussi conseiller municipal. « La Patrie est en danger », il faut confectionner des armes avec des métaux fondus, que chacun doit apporter pour contribuer à l’effort de guerre. La commune étant très pauvre, c’est donc la plus petite, pesant 5 livres soit 2.5 kg, qui a été apporté en prétextant qu’elle était la seule richesse de la commune. (Archives départementales de Valence, série ).
En face de l'église se trouve l'ancien bâtiment de la cure Depuis la Révolution de 1789, il servait de presbytère. Il a été vendu il y quelques années, suite aux réformes du diocèse et au redécoupage des paroisses. Linteau de porte très abimé.
Dans le clocher, une grosse cloche sur laquelle est gravé un texte et deux ornements religieux, un crucifie et une madone. Cette grosse cloche, fabriquée en 1671 a été refondue en 1845.
X PATER NOSTER QUI ES IN COELIS SANCTIFICATUR NOMEN TUUM ADVENIAT REGINUM TUUM ETC SED LIBERA
X NOS A MALO AMEN. DE JESUS CHRISTI L'AN 1671 FUT FONDU SOUS LE NOM DE NOBLE GABRIEL ET DE Ste
X MARIE D'EURRE. CETTE CLOCHE REFONDUE EN MARS 1845. GREGOIRE VI PAPE. PIERRE CHATROUSSE EVEQUE DE
X VALENCE. JEAN ANDRE ROUX CURE D'EURRE. PIERRE AUGUSTAIN DUVAURE PARRAIN ET Dle VICTOIRE DUVAURE MARRAINE
X J Pre BARRACAT. AIME MOREL. Pre ANDRE VINET ET JOSEPH VIGIER FABRICIENS. IMBERT CLERE SONNEUR. LOUIS PHILIPPE
X ROI DES FRANÇAIS.
Noble Gabriel ; il s’agit de Gabriel d’Urre de Brette, seigneur de Saint-Romain et le seigneur du lieu d’Eurre, chevalier en 1676 de l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem (ordre de Malte).
Marie d’Eurre : Sœur de Gabriel et fille de Jean d’Urre de Brette, elle va se marier avec Augustin de Vesc et faire passer ainsi la seigneurie d’Eurre à la famille de Vesc.
Pierre Augustin DUVAURE et Victoire DUVAURE sont frère et sœur. Lui est Conseiller municipal et fabricien et elle, elle est rentière et donatrice aux bonnes œuvres.
Sous le vocable de Saint Apollinaire, patron du diocèse
La Gaule était alors la proie des invasions. Les Huns, les Alains, les Goths, les Wisigoths, les Burgondes, les Francs voulaient la dominer. Choisi par les évêques de la province de Vienne pour devenir évêque de Valence, il affronta les Burgondes alors ariens et rétablit la foi catholique dans son diocèse, à l'époque où saint Rémi convertissait les Francs.
Apollinaire est né vers 453 et probablement à Vienne dont son père, le sénateur Hésychius, devait devenir l’évêque après la mort de saint Mamert et aura pour successeur son fils cadet Avit.
La famille était originaire d’Auvergne et apparentée à saint Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont.
Evêque de Valence, avant 492, Apollinaire participe au concile d’Epaone en 517 et peu après à celui de Lyon.
Certaines décisions prises alors indisposèrent le roi Sigismond.
Apollinaire aurait été exilé quelque temps. C’est lui qui obtint de son frère Avit la publication de ses poèmes ; l’un d’eux, écrit pour leur sœur Fustine, célèbre la beauté de la virginité.
Saint Apollinaire eut à défendre l’authentique foi de l’Eglise en la parfaite divinité du Christ alors que des séquelles de l’arianisme troublaient les esprits.
Le temps ne devait pas entamer sa réputation de sainteté.
Au XIème siècle, son corps fut transporté dans la nouvelle cathédrale qui finit par porter son nom, bien qu’il n’en soit pas le titulaire.
Ses reliques ont été dispersées par les calvinistes en 1562-1567.
Saint Apollinaire a été reconnu comme le patron du nouveau diocèse de Valence constitué après la Révolution.
2 juillet 1741: ouverture du registre de catholicité à Saint André sur l'ile Bourbon par le curé d'URRE.
Acte en ligne sur le site ARIEL ANOM. Copie d'écran Jean Michel LEROUX
Les premiers habitants de Saint-André construisent une chapelle en bois. En février 1750, elle prend feu, ce qui active la construction d’une nouvelle église en pierre terminée en 1752. L’église connut beaucoup de vicissitudes, un tremblement de terre puis la révolution, elle est rasée sur ordre de l’assemblée coloniale en 1795
Jean Antoine d’URRE des Baumettes, prêtre missionnaire lazariste, en île Bourbon
L’île de la Réunion ou île Bourbon
Une terre française depuis le XVIIe siècle
C’est en 1513 que l’île de la Réunion est découverte par les Portugais. Elle reste inhabitée jusqu’en 1636 avec la prise de possession française de Bourbon. Les premiers exilés sont reclus à Bourbon en 1646 par Monsieur PROMIS, Gouverneur du Comptoir Français de Fort-Dauphin, pour mettre un frein à leurs ardeurs mutines. Débarqués du Saint Laurent, ils sont installés dans le quartier des Français, sur les bords de la rivière Saint-Jean.
Saint-André a d’abord fait partie du quartier de Sainte-Suzanne en 1704, avant de devenir section administrative de la commune de Saint-Benoît en 1733. Saint-André est devenu commune en 1741.
La commune de Saint-André a une superficie de 5 037 hectares entre la rivière du Mât et la rivière Saint-Jean. La vocation de la commune est agricole avec de vastes étendues sucrières mais également la culture de la vanille.
Jean Antoine d’URRE des Baumettes (1715 – 1748) missionnaire lazariste.
Jean Antoine d’URRE naquit le 20 juillet 1715 à Baumettes les Faucons dans le Comtat Venaissin. Fils de Jean Joseph Dominique d’URRE seigneur de Baumettes et de Marie de JARDIN, il fut baptisé le 24 juillet 1715 dans l’église de Faucon et eut pour parrain Antoine JOUBERT, d’Avignon, son grand oncle et pour marraine Anne JOUBERT, sa grande tante.
Il est le petit fils d’Antoine d’URRE des Baumettes et de Cécile de JOUBERT.
Second enfants de la lignée, son destin est tout tracé, il sera religieux. Orphelin de sa maman décédée le 11 mars 1721, il est élevé par Marie d’ OLIVIER la deuxième épouse de son père. Après des études que l’on peut envisager studieuses mais épisodiques du fait du nombre de ses demi frères et soeurs, il rejoint la capitale et est reçu au Séminaire interne de Paris le 2 septembre 1740 dans la congrégation de la Mission fondée en 1625 par celui qui deviendra Saint Vincent de Paul en 1737, il a alors 25 ans.
En 1741, « Monsieur Jean Antoine d’URE de Beaumetz » est envoyé à l’ile Bourbon pour évangéliser les colons mais surtout pour christianiser les esclaves principalement noirs qui y sont exploités. A St Denis, la ville capitale de l’ile dont Monsieur BORTHON à la charge, il prononce ses vœux le 4 septembre 1742.
Sa signature apparait pour la première fois le 1er juillet 1741 sur le registre de St Denis à l’occasion du baptême d’un jeune esclave nommé Guy. Le 2 juillet c’est pour avoir baptisé Marie qu’il signe de son nom l’acte. Puis il rejoint la Congrégation implantée à Sainte Suzanne.
12 juillet 1741, le curé d'Urre ouvre le premier registre de catholicité à Saint André, quarante cinq familles se trouvent établies entre la Rivière Saint-Jean et la Rivière du Mât, très vite ces gens, se sentent isolés, ils réclament une église et un prête. On fait donc la demande à la Compagnie, qui comme pour les autres paroisses, est d'accord sur le principe, mais à la condition que les paroissiens la dotent et la construisent à leurs frais. Les Habitant achètent un terrain à la Ravine Sèche, Monseigneur Criais alors préfet apostolique envoie un lazariste, détaché de Sainte-Suzanne, le curé d'Urre
Commune de l’ile Bourbon depuis 1704, Sainte Suzanne fonctionne avec l’aide de plusieurs prêtres de la Congrégation des missionnaires lazaristes envoyés sur l’ile dès 1712.
Le registre d’état civil de l’année 1741 n’existe pas aux archives d’Outre Mer d’Aix en Provence visible sur le net par le site Ariel Anom.
En 1742, 1743 et 1744, Monsieur Jean Antoine d’Urre de Beaumettes, comme il est d’usage de les appeler, signe ses actes dans la paroisse de Saint André, de la mention « Durre prestre missionnaire ».
Sur Sainte Suzanne, sa signature apparait épisodiquement en 1742 et un peu plus souvent en 1744.
En 1745, 1746 et 1747 les registres sont manquants sur Sainte Suzanne et monsieur d’URRE n’apparait plus sur Saint André.
D’après les archives de la Congrégation de la Mission, il aurait été à l’ile Boubon de 1741 à 1747, puis en Martinique de 1747 à 1748 car ce prêtre missionnaire est décédé le 12 juin 1748 au Fort Royal (Fort de France).
Monsieur d’Urre, prêtre missionnaire, possède depuis son installation à la Ravine Sèche cinq noirs et cinq négresses pour mettre en valeur son emplacement. Il écrit néanmoins : « le noir non seulement veut être commandé, mais si l’on n’est pas présent, il ne fait rien ». Le lazariste indique également que leurs mœurs sont légères, à telle enseigne qu’il voudrait ceindre d’un mur de roche son habitation, afin d’éviter que sa cour soit le lieu d’incessantes allées et venues nocturnes, à cause d’une de ses négresses, « une coureuse de profession » dont il cherche d’ailleurs à se défaire. » (Histoire des établissements religieux de Bourbon au temps de la Compagnie des Indes, 1664-1767 p 143-145 de Jean Barassin.1983.
De Ravine sèche, le 15 janvier 1742, monsieur d’Urre écrit au Supérieur Général (archives de St Lazare registre 1504) : « il lui faudrait l’aide d’un frère pour les faire travailler car, lorsqu’il s’absente pour apporter les sacrements aux malades, son habitation tombe à la discrétion d’esclaves paresseux ».
Sources et références :
Sites web : Clicanoo.com et Mi-aime-a-ou.com pour l’histoire de l’ile Bourbon et la paroisse de St André.
Forum de Sylvie.C1126 dans HAGIOTOPONYMIE : Tour de France des noms Saints de villes et villages.
BNF Gallica pour ouvrages sur la colonisation de l’ile Bourbon, l’esclavage.
Archives de la Congrégation de La Mission, 95 rue de Sèvres 75006 Paris en la personne de son archiviste adjoint.
Mémoires de l’Académie de Vaucluse, tome 15, année 1915, François SEGUIN, imprimeur – éditeur, Avignon. Pages 63 à 80.(BNF Gallica)
Site IREL – ANOM Archives Nationales d’Outre-mer pour BMS de Saint André et Sainte Suzanne.
Archives départementales du Vaucluse.
Les « d’URRE » chevaliers de Saint Jean de Jérusalem ou de l’Ordre de Malte.
Alors que les ainés de la famille reprenaient les titres de leur père, les autres enfants mâles devaient soit se faire religieux, soit exercer le métier des armes. Il était de tradition d’entrer dans le prestigieux cercle, assez fermé, des chevaliers hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem qui plus tard seront appelés les chevaliers de l’ordre de Malte.
Pour y accéder, il fallait apporter les preuves de sa noblesse et passer devant un collège éminent d’anciens qui statuaient sur le sort des demandeurs.
De nombreux sites internet permettent d’en découvrir l’histoire, faisant références aux tous aussi nombreux ouvrages écrits qui nous permettent d’entrer, sans examen, dans la vie exaltante de ces chevaliers d’un autre monde. L’abbé Vertot (1655 – 1735) en a expliqué l’essentiel en plusieurs volumes. Plus prêt de nous, Louis de La Roque (1830 – 1903) nous en a dressé un catalogue en 1891.
L’Ordre de Malte :
Les frères Hospitaliers, aussi nommés Chevaliers de St Jean de Jérusalem, puis Chevaliers de Rhodes et enfin Chevaliers de Malte, appartiennent à un ordre qui fut établi à Jérusalem après la prise de celle-ci par les Croisés en 1099. Initialement organisé pour recevoir les pèlerins, subvenir à leurs besoins et les soigner, il s’orienta vers leurs défenses par les armes contre les attaques des musulmans dès 1121 et devint un ordre à la fois religieux et militaire.
L’Ordre comprenait trois classes : celle des chevaliers qui devait être nobles, celle des prêtres et celle des frères servants qui, sans être nobles, étaient destinés à la profession des armes. Les chevaliers portèrent le manteau noir à croix blanche par-dessus leur armure et leur étendard fut la croix blanche pleine en champs de gueules.
Cet ordre, a été mêlé, pendant plus de quatre siècles, à tous les évènements qui agitèrent le Levant et resta toujours essentiellement français par le nombre de ses chevaliers et de ses grands maîtres. Il prit une prodigieuse extension et la suppression de l’Ordre des Templiers, dont il hérita en 1313, accrut considérablement l’importance de leur rôle.
Les chevaliers de Malte réussirent à maintenir leur ordre militaire dans une relative indépendance; ils possédaient non seulement leur propre armée et leur marine de guerre, mais ils frappaient monnaie et envoyaient des représentants diplomatiques dans toutes les cours d’Europe. En réalité, grâce aux chevaliers, les îles de Malte formèrent un petit État souverain qui, de 1530 à 1798, rendit les plus grands services à la chrétienté et fut la terreur des pirates musulmans.
Au cours des siècles, l’esprit des chevaliers de l’ordre de Malte s’altéra et les chevaliers commencèrent à occuper leur temps pour satisfaire davantage leurs propres intérêts. D’une part, les guerres contre les Ottomans avaient fini par s’atténuer au point où les chevaliers tissèrent même des liens d’amitié avec les Turcs et autres musulmans; d’autre part, le pape n’avait plus besoin de faire appel régulièrement aux services de ces chevaliers.
L'ordre de Saint-Jean de Jérusalem a été dissout en France en 1791 et tous leurs biens confisqués en 1792.
En 1798, le 71e et dernier grand maître des chevaliers de l’ordre de Malte sur l’île, se rendit au général Bonaparte après une résistance symbolique. En 1802, les chevaliers à la croix de Malte furent expulsés par les Britanniques. Aujourd’hui, l’ordre de Malte continue d’être reconnu par l’Église catholique de Rome, mais il ne s’agit plus que d’un ordre de chevalerie strictement honorifique. En 1998, le gouvernement maltais a autorisé l’ordre de Malte à reprendre possession du fort Saint-Ange de La Valette, mais l’ordre est resté essentiellement hospitalier; il soigne et vient en aide aux démunis.
L'ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte, n'est plus uniquement un ordre religieux et une hiérarchie s’établira petit à petit, dès 1936 avec l'approbation de différentes constitutions de l'Ordre, pour être officialisé lors de la création officielle de l'ordre souverain de Malte par l'approbation pontificale de la charte constitutionnelle en 1961. Il existe maintenant des chevaliers profès : les chevaliers de justice qui prononcent des vœux monastiques ; et des chevaliers laïcs, officialisés en 1961, qui ne prononcent pas de vœux.
L’ordre existe encore de nos jours. Il émet des timbres, bat la monnaie, envoie des ambassadeurs. C’est le plus ancien organisme humanitaire qui a fêté ses 900 ans en 1999. Tous les 24 juin, jour de la Saint Jean-Baptiste, les chevaliers français se réunissent au château de Versailles pour honorer leur saint protecteur.
Et les URRE dans cette honorable institution ?
Louis de La Roque, pages 243 et 244 de son catalogue nous livre 38 membres de la grande famille des URRE ayant eu des responsabilités ou ayant simplement servi comme chevaliers dans l’ordre de St Jean de Jérusalem ou ordre de Malte entre 1526 et1785.
Pons d’Urre ou d’Eurre, 1526
Philippe d’Urre, 1531 et 1536
Pons d’Urre, 1537
Charles d’Urre de Théniers, 1544 (de Teyssière)
Charles d’Urre Teyssier, 1545 (de Teyssière)
Charles d’Urre Venterol, 1548
Charles d’Urre, 1552
Charles d’Urre, 1556
Charles d’Urre de Venterol, 1577
François d’Urre de Puy-Saint-Martin, 1582
Alexandre d’Urre de la Touche, 1594
Louis d’Urre de Puy-Saint-Martin, 1600
Laurent d’Urre Paris, 1603
Aymar et Paul d’Urre Molans, 1604
Louis d’Urre de Brettes, 1603
Charles d’Urre Venterol, 1610
Jean-Pierre d’Urre, 1612
Jean Bertrand d’Urre Paris, 1618
Antoine François d’Urre Broutin, 1624 (de Brotin)
Paul d’Urre Baumettes, 1624
Charles d’Urre Venterol, 1627
Jean-Baptiste d’Urre Paris, 1631
Pierre d’Urre Paris, 1634
Frédéric d’Urre Paris, 1634
Guichard d’Urre de Puy-Saint-Martin d’Ayguebonne, 1642
Claude d’Urre Paris, 1646
Jean d’Urre, 1647
Laurent d’Urre de Brettes, 1654
Jean d’Urre de Paris, 1658
Pierre Gabriel d’Urre de Glane, 1676
Laurent d’Urre de Brettes, 1700
Joseph d’Urre de Grane, 1712
Louis d’Urre de Teissière, 1719
Paul Alphonse François d’Urre, 1725
Louis François Laurent d’Urre, 1731
Joseph Hyacinthe Antoine François d’Urre, 1748, 1770
François Maurice d’Urre d’Aubais, 1782
Timothée Anne François d’Urre d’Aubais, 1785
…..à suivre…
EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE DE EURRE
1685 650 ha (400 catholiques et 250 nouveaux catholiques)
1698 644 ha
1709 135 feux soit 675 haí
1730 482 ha
1758 144 feux soit 720 ha
1760 550 ha
1774 120 feux soit environ 600 ha
1790 795 ha
1800 656 ha
1806 756 ha
1821 750 ha
1831 989 ha
1836 1003 ha
1841 1020 ha
1846 1024 ha
1851 1082 ha
1856 1039 ha
1861 1121 ha
1866 1037 ha (850 catholiques et 186 protestants +1 ?)
1872 1065 ha
1876 1058 ha
1881 1011 ha
1886 942 ha
1891 862 ha
1896 874 ha
1901 853 ha
1906 823 ha
1911 815 ha
1926 678 ha
1931 676 ha
1936 624 ha
1946 597 ha
1954 610 ha
1962 661 ha
1968 684 ha
1975 643 ha
1982 817 ha
1988 817 ha
1990 923 ha
1999 1018 ha
2004 1074 ha
2009 1126 ha
2014 1262 ha
2016 1316 ha
2019 1374 ha
íLes dénombrements de population sont, pour la majeure partie de l’Ancien Régime, faits en feux et non en habitants réels. La monarchie française ne cesse de s’intéresser aux dénombrements par feux qu’en 1726.
Pour estimer le nombre d'habitants d'après celui donné en feux, certains appliquent le coefficient multiplicateur 5. Ainsi pour une population de 34 feux on obtient 170 habitants. Cependant, le facteur de conversion du feu à l’habitant fait encore l'objet de discussions entre historiens. L'État des feux de 1328 pour Paris comptabilise 61 098 feux. Les calculs conduisent à des chiffres de population variant entre 80 000 et 240 000 habitants. Le coefficient de 5 n'est pas une règle mais un indicateur moyen.
Selon les régions et les époques, le coefficient multiplicateur varie : Serge Dontenwill, pour l’actuel département de la Loire sous Louis XIV, utilise un coefficient de 4,5 (suivant ainsi Jacques Dupâquier dans son Population française aux XVIIe et XVIIIe siècles, PUF, 1993).