le monument aux morts de la commune de Eurre
21/06/2010 11:34 par atouteurre
le monument aux morts de la commune, paré pour une cérémonie du 11 novembre. Photo : jean michel LEROUX
HISTORIQUE DU MONUMENT
Inauguré le 22 mai 1921, le monument aux morts est la concrétisation, non seulement d'une volonté nationale de se souvenir, mais aussi et surtout, une volonté des habitants de la commune de ne pas oublier le nom de ces êtres chers, de ces parents, de ces amis qui ont sacrifié leur vie pour que nous soyons libres et en paix.
Dans sa séance du 24 avril 1921, le Conseil décide de voter la somme de 3000 francs pour servir de subvention à l'érection du monument.
Ce monument, très sobre à l'égard de certains autres, a coûté 7960,05 francs. Il a été payé par souscription volontaire des habitants pour la somme de 5936,50 francs, une représentation théâtrale (250 spectateurs) a fourni 1368,55 francs, les quêtes des 11 mariages ont donné 398,80 francs, le banquet du 14 juillet 1919 : 103,20 francs, le banquet des démobilisés : 40,00 francs, les repas à l'hôtel ANDRE : 60,00 francs, le repas du 11 novembre : 53,00 francs.
Il a été inauguré par le maire, monsieur MAGNON Emile, avec les écoliers, leur maîtresse et leur maître. Etaient associés à l'évènement, monsieur le sénateur maire de Valence, monsieur le sous-préfet, messieurs les députés ARCHAMBAUD et ESCOFFIER, messieurs les conseillers généraux ROZIER et CHANAS, la fanfare d'Upie.
Les rues du village étaient traversées de guirlandes de buis, les maisons pavoisées, la cour de l'école superbement décorée. Les enfants, avec de belles couronnes et de superbes gerbes de fleurs, ont chanté "l'hymne aux morts pour la patrie" et fleuri le monument. Un banquet réunissant 150 convives sous le préau de l'école a suivi. Le repas était préparé par madame ANDRE, au prix de 12 francs.
Les journaux locaux ont largement diffusé la nouvelle de l'inauguration et le compte-rendu de la journée laisse supposer les moments d'émotion et d'exaltation patriotique qui ont marqué ce dimanche.
Discours et chants ont ponctué cette journée de fête et les élus, en termes chaleureux, ont rappelé l'héroïsme de nos morts.
Le temple, initialement à la sortie du village, forme maintenant le centre de l'agglomération. Photo : jean michel LEROUX 1989
Tous les écrits, noms cités, actions sont tirés des archives du temple de Eurre, détenues et conservées par le Consistoire de Crest
Pour étayer les récits, il a été fait référence aux publications suivantes:
Histoire des Protestants de Crest en Dauphiné pendant les trois derniers siècles . par Eugène ARNAUD, pasteur. 1893
Histoire des Protestants du Dauphiné aux XVIème, XVIIème et XVIIIème siècle. Par Eugène ARNAUD ; 1875-1876 ; Tome 1-2-3
Histoire du Département de la Drôme -Les Protestants- collection Histoire et Patrimoine Drômois de Jean Noël COURIOL . 2005
Petite histoire d’un village et de son château EURRE d’Amédée DELHOMME. Edition LEGRAIN . 1977
Le Temple d’Eurre
– association "Les Amis du Temple d’Eurre "
plaquette dactylographiée . Jean Michel LEROUX . 1989
La Page d’histoire de Robert SERRE
Hebdomadaire - Le Crestois - du 6 novembre 1998.
la photographie du temple le montre dans son état extérieur au moment de la création de l'association "Les Amis du Temple d'Eurre" en 1989.
Le temple protestant de Eurre a pratiquement toujours été annexé à celui de Crest et tous les pasteurs ayant eu un ministère au temple de Crest ont, de ce fait, officié au bénéfice des Eurrois exerçant le culte de la Religion Prétendue Réformée.
(d’après le site web du temple de Crest édité par le pasteur Nicolas Baud)
De 1562 à 1568 puis de 1570 à 1572 Arnaud CASAUBON
1670 à 1671 Isaac LANFREY
1672 à 1673 Daniel LAUTIER
1683 à 1684 Joseph SAURIN
Noms et prénoms Ministère à Crest
CASAUBON Arnaud 1562-68 (à Eurre),
1570-72 (à Crest), quelques séjours entre 1573 et 1586
CHARNIER Pierre Adrien 1593-1595
BARATIER dit de Saignes Jean 1596-1605
1598 : Edit de Nantes
AGARD David 1596-1605, 1606 (intérim 3 mois)
GUERIN André 1607-1611
CRESPE Jacques 1611
DRAGON Jean 1611-1613
d'ESPAGNE Jean 1613-1614
de ROSSEL Josué 1614-1616
de VINAY Alexandre 1617-1622
PETIT Jean 1626-1630
d'IZE ou YZE Alexandre 1635-1642
REYNAUD Ennemond 1660-1671
SAGNOL dit Lacroix Isaac 1666-1682
1685 : Edit de Fontainebleau (ou révocation de l'Edit de Nantes)
Fin de l'Eglise réformée de Crest (1ère période) et vente du temple.
RANC dit Lacombe Alexandre 1774-1793
VOULAND dit Roche F.-A.-M. 1774
RANC Jean Alexandre 1775-1776
CHUARD Abraham-Daniel 1792 (ou 1791)
1802 : Articles organiques
LOMBART-LACHAUX Pierre 28/09/1802-15/08/1807
MOLINES Jacques 20/10/1807-30/08/1808
SCHAFTER Auguste Ferdinand 16/09/1809-05/12/1811
ARNAUD Louis François 16/01/1812-04/08/1864
GAUFRES Paul 12/10/1859-13/03/1876 (suffragant puis second pasteur à compter du 17/12/1862)
ARNAUD François Eugène 12/10/1864-1903 (installé le 23/04/1865)
HOUTER Emile 19/04/1876-03/07/1885 (second pasteur)
PELOUX Elisée 09/09/1885-1900 (second pasteur)
FAURE Emile Louis André 1901-1920 (de 1901 à 1903, second pasteur)
BOURGUET Gaston 1904-1906 (second pasteur)
1905 : Loi de séparation des Eglises et de l'Etat
BRUNET Samuel 1914-1920 (pasteur auxiliaire, à Grâne)
DUNANT-FALLOT Georges 1920-1926
Melle BARNIER 1926-1927 (diaconesse évangéliste)
FAURE Louis Emile André 1927-1928 (intérim)
ROUX Hébert 1929-1935
Melle LEPRESTI 1929 (diaconesse évangéliste, à Grâne)
BERNARD Eddy 1930-1939 (second pasteur en 1932 et 1935)
AESCHIMANN André 1939-1941
BERNARD Eddy 1942-1943
FLOTZ Charles 1942-1945
FUCHS Emile André 1945-1955
CABRIERE Raoul 1956-1963
FERRIER-WELTI Maurice 1963-1964
PARLIER André 1964-1975
Mme THOMAS H 1976 (assistant pasteur)
BACCUET Guy 1977-1985
BERGERON Franck 1985-1992
MARTIN Pascale 1992-1994
DUMAS Jean 1994-1995
AMEDRO Samuel 1995-2002
BAUD Nicolas 2004-...
Le temple de Eurre , septembre 2009, photo : jean michel LEROUX
Contexte historique
L’histoire du protestantisme eurrois se dessine à travers les grands mouvements nationaux qui ont bouleversé, durant des siècles, la vie de tout à chacun. Grands seigneurs, figures illustres ou humbles citoyens attachés à sa terre et à sa foi, pasteurs renommés ou ministres inconnus.
La population de Eurre va suivre, à son niveau, l’évolution des esprits vers un partage de la foi religieuse. Ainsi une partie des habitants restera catholiques et l’autre se tournera vers La Réforme .
Les vaudois de Pierre VALDO, connaissent un grand succès dans le Dauphiné et une forte colonie s’implante à La Baume-Cornillane. Avec Guillaume FAREL la Réforme se manifeste autour du département dès 1520.
Les idées de LUTHER puis de CALVIN pénètrent dans la vallée du Rhône, le Diois et le Tricastin.
Dès 1546 le Parlement de Grenoble fait rechercher les suspects d’hérésie à Valence et à Die.
Dès la fin 1559 et le début 1560, les assemblées jusque là tenues secrètement la nuit deviennent publiques.
En septembre 1561 CALVIN se trouve en val de Drôme et dans le pays de Bourdeaux . Il passe la nuit au château de saint André au Poët-Célard et aurait rencontré des seigneurs huguenots.
Dès 1562 on compte plus de 25 églises réformées dans les principales villes et dans de nombreux villages. Eurre est l’un d’eux.
Un temple y fut érigé, attenant au rempart, rue Basse, au sud-ouest du village
Huit guerres de religion se succédèrent de 1562 à 1589.
Les cruautés du gouverneur La Motte Grondin amenèrent des seigneurs protestants à l’assassiner le 27 avril 1562. Ce qui déclencha la première guerre. Comme ce fût une généralité partout dans le royaume, les places tenues par un parti furent aussitôt l’objet d’actions plus ou moins fortes pour leurs reprises. De nombreuses batailles eurent lieu dans notre région et dans notre vallée.
Eurre avait deux co-seigneuries :
§ l’une était tenue par Aimé d’Urre de Glane de Cugie, héritier de Giraud d’Urre de Cornillan seigneur d’Ourches.( Protestant)
§ l’autre par Louis d’Urre de Cornillan d’Oncieu. (catholique) Alentour, les membres de la famille des Urre s’étaient scindés également chacun dans le parti de son choix.
Sur La Baume Cornillane, Thierry d’Urre dit Tartarin, son épouse Catherine de Cornillan et leur fils Charles d’Urre avaient optés pour l’église réformée
Jean d’Urre de Teyssères, sgr de Vercoiran, est du parti catholique.
Jean d’Urre de Brette, dans l’armée des catholiques ainsi que Rostaing d’Urre de Berlion, seigneur d’Ourches époux de Laurence de Simiane, fille du baron de Gordes, gouverneur du Dauphiné.
C’est à Rostaing d’Urre que Charles Dupuy Montbrun, victorieux de la bataille du pont de l’Oreille, le 13 juin 1575, chef des protestants, remis son épée quand il fut blessé et capturé à la bataille du Pont de Blacon le 4 juillet 1575.
Ce Rostaing d’Urre, colonel général de l’infanterie en Dauphiné, gouverneur de Montélimar, est mort, des suites de ses blessures reçues dans les durs combats livrés entre Livron et Romans, le 29 ou le 30 août 1577 à Montélimar ou il repose dans l’église Sainte Croix.
En 1573, à Allex, les troupes de la Religion Prétendue Réformée prennent la ville et mettent à mort le curé du lieu et cinq autres prêtres. Jean d’Urre , chargé de la place avec 120 hommes ne tarda pas à son tour d’y être assiégé par le Dauphin d’Auvergne, réfugiés dans la Tour Carrée, lui et ses hommes y furent massacrés le 12 juin 1574. Le début de l’année 1575 vit les protestants donner l’assaut au village d’Eurre qui se rend sans combattre, la population n’étant ni belliqueuse ni opposée. En fin d’année le village est repris par les catholiques. L’année suivante, en février 1576, Aimé d’Urre de Glane, chef des protestants, qui avait succédé à feu Charles Dupuy Montbrun, reprend à nouveau le village d’Eurre.
L’édit de Beaulieu, appelé aussi paix de Monsieur, du 6 mai 1576, met fin à la cinquième guerre de religion, en reconnaissant le culte protestant et en lui accordant de nombreuses garanties.
Eurre restera aux mains des protestant jusqu’en 1582, où il sera repris par les armées du roi.
Alors que Lesdiguières, commandant les forces des réformés, venait de faire une brillante campagne dans la vallée de l’Isère, Charles de Lorraine, duc de Mayenne, fit son entrée en Dauphiné à la tête de 9000 hommes de pied, 300 suisses, 2000 gendarmes,1400 reîtres, 10 canons et une couleuvrine, avec mission de soumettre les huguenots.
De nombreuses places tombent aux mains de l’armée royale. Bernard de Nogaret, duc de la Valette, reprend Eurre aux protestants, ainsi que Allex, Mirabel et Vachères.
Pris sous le feu de l’artillerie royale installée sur le plateau voisin, le village d’Eurre, devant un tel déploiement de forces, se rendit pour ne pas subir le même sort qu’Allex et Mirabel. Au cour du siège qui dura cinq jours, on retrouve des sentinelles mortes de froid.
Devant les moyens conséquents de défense du village, le duc de La Valette ordonna le démantèlement des fortifications extérieures qui durèrent de 1584 à 1586.Les formidables remparts qui entouraient le village furent abattus, sauf aux endroits où s’appuyaient des maisons. On peut encore voir, face à l’école et le long du chemin de la fontaine des buis, quelques vestiges de ces énormes blocs, recouverts par la végétation.
Philibert d’Urre de Brotin, sgr de Petit-Paris, fait prisonnier par les huguenots le 19 août 1547 fut assassiné par eux en février 1588.
Louis d’Urre de Brotin , sgr de Venterol mourut au siège de Mornas, contre les calvinistes en 1568
Le 15 juillet 1569, les protestants échouent dans leur assaut contre la citadelle de Crest parce que leurs échelles sont trop courtes.
En 1589, le catholique Claude de Clermont, seigneur de Montoison, est gouverneur de la ville de Crest. Le protestant Louis d’Urre de Puy Saint Martin est commandant de la Tour de Crest. Le Lieutenant Général pour le roi en Dauphiné, Alphonse d’Ornano entra dans Crest le 20 septembre, suivit le lendemain par Lesdiguières qui leurs confirmèrent la conservation des commandements respectifs. Le propre fils de Louis, Antoine Rostaing d’Urre ,sgr de Marsanne, essaya de s’emparer, la nuit, de la ville et de la Tour. Lesdiguières et d’Ornano contraignirent Antoine Rostaing d’abandonner la place le 26 septembre.
Il est difficile d’imaginer le nombre de catholiques et de protestants Eurrois morts durant ces guerres de religion car l’état civil (BMS) de Eurre ne commence qu’en 1664 et rien dans les écrits n’en fait état.
Le salutaire Edit de Nantes du 12 avril 1598, octroyé aux protestants par Henri IV, après les guerres de religion et de la Ligue, autorisait l’exercice de la religion réformée dans tous les lieux où il était établi en 1596 et 1597. Il le permettait, en outre, dans un faubourg de ville par bailliage ou sénéchaussée et, à défaut de ville , dans un bourg ou village.
Le roi nomma dans chaque province du royaume deux commissaires, l’un catholique et l’autre protestant, dont la mission spéciale était de désigner les villes, faubourgs, bourgs et villages où les protestants avaient le droit d’exercer leur religion. Les premiers exécuteurs de l’Edit de Nantes en Dauphiné, furent Lesdiguières et Ennemond de Rabot qui désignèrent la ville de Crest comme un des lieux d’exercice de la religion réformé.
La période qui suivit l’Edit de Nantes ne fut pas moins riches en controverses religieuses ni en exactions diverses, brimades, persécutions.
En 1599, le jésuite Jean Coyssard, qui prêchait le carême à Crest, provoqua à un débat public Pierre de Vinay, pasteur de Livron. Jean Barnaud, visénéchal de Crest, et Dumas d’Urre furent choisis comme modérateurs de cette conférence.
Le 6 mai 1629, à Crest, le roi Louis XIII accepte d’être le parrain de deux enfants dont l’un n’est autre que le fils de Jacques d’Eurre seigneur de Brette et coseigneur d’Eurre et de Madeleine Mistral son épouse. Louis d’Urre de Brette eut comme second parrain et marraine commandés par le roi César duc de Choiseul, baron du Plessis-Praslin et Marguerite de Montlaur épouse du comte d’ Ornano. Il avait été baptisé à Eurre par le curé FOREST.
Viennent ensuite des applications de plus en plus restrictives de l’Edit de Nantes. L’évêque de Valence , Daniel de Cosnac, interdit de prêcher dans les annexes des églises protestantes.
Les places fortes des protestants sont démantelées, de nombreux temples sont détruits.
En 1669, Ennemond Reynaud, pasteur de l’église, et Jean Allezard, son syndic, furent condamnés par le parlement « à dix livres d’amende chacun, sans note d’infamie, sur la requête d’Antoine Flandy, curé d’Eurre, qui se plaignait de ce que ledit ministre, contrairement aux édits, était allé faire la prière dans la maison d’un nommé Jacques Barbier, hors du lieux de son établissement, et qu’ayant assemblé dans cet endroit plusieurs personnes, il leur ait tenu des discours de monopole et de mépris ».
Eurre, d’abord annexe de Crest, fut adjointe à Aouste en 1671. Elle se constitua, plus tard, en église particulière.
Le 3 mars 1683, le parlement de Grenoble rend un arrêt portant que les temples qui ne se trouveraient pas à la distance de 50 toises des églises catholiques, seraient démolis et reconstruit ailleurs.
Le Conseil du roi, sur le rapport des commissaires, ordonna le 6 mars 1684 la suppression de l’église (réformée) et la démolition du temple qui se trouvait hors les murs, attenant au rempart, rue Basse, au sud-ouest du village.
On trouve, parmi les protestants exclus de l’amnistie accordée par Louis XIV après l’insurrection de 1683, outre le pasteur Sagnol de Crest, l’avocat François Colombier de la Conche, Allezard , praticien d’Eurre, peut-être est-ce le même Jean Allezard, syndic de l’église réformée de Crest.
L’Edit de Fontainebleau de Louis XIV révoque l’édit de Nantes , le17 octobre 1685 et met fin à l’église réformé de Crest et par conséquent à celle d’Eurre. Daniel Cosnac est l’un des principaux instigateurs.
De nombreux huguenots s’exilent et fuit vers la Savoie, la Suisse, l’Allemagne l’Angleterre et même vers l’Amérique du Nord ou l’Afrique du Sud .
Certains pour conserver leurs fiefs ou simplement parce qu’ils sont attachés à leur terre, sont contraints d’adjurer leur religion. La majorité feint de se convertir au catholicisme et sont catalogués de « nouveaux convertis ».
A Eurre, ils sont près de 250, selon l’état demandé par l’évêque de Valence en octobre 1685.
C’est la période du Désert avec ses assemblées furtives, ses dragonnades, et parfois une rébellion suivis très souvent par une incarcération à la Tour de Crest. Il n’y a pas trace d’Eurrois dans les différents écrits à ce sujet.
En 1702 éclate la guerre des Camisards, principalement dans les Cévennes, en réplique aux dragonnades exercés par le pouvoir royale.
D’après « l’histoire des protestants du Dauphiné » de Eugène ARNAUD page 430 tome 3, un état un peu étriqué des protestants d’Eurre vers 1744 indique : BATARE, FAURE, SAYN, BELLIER, CHIRON .
L’Edit de Versailles du 7 novembre 1787, dit Edit de Tolérance, redonne un état civil aux protestants.
La Constitution du 3 septembre 1791 garanti à tout homme la liberté d’exercer son culte religieux.
Sous La Terreur, les églises catholiques et les temples protestants furent fermés .
Loi du 18 germinal an X (8 avril 1802) Bonaparte fait adopter par le corps législatif la célèbre loi qui organisait les cultes protestants.
La nomination du Consistoire de Crest se déroula le 13 thermidor an X (1er août 1802). Jean Pierre SAYN et Jean CROZAT , notables de Eurre en font partie et JP SAYN est élu membre dudit Consistoire.
Jean Pierre SAYN était le premier maire élu de la commune d’Eurre en mars 1790.
Les 72 chefs de familles protestants de la commune d’Eurre, représentant environ 188 personnes, adressent une pétition aux Officiers municipaux pour demander l’autorisation de construire un temple en limite du village.
1er décembre 1844, le Pasteur Louis François ARNAUD consacre le temple enfin construit.
Le 23 janvier 1853, nomination du premier Conseil Presbytéral de Crest dont FAURE Jean dit Cadet, délégué de Eurre, fait parti.
1893, FAURE Louis et CROZAT Louis, de l’église réformée de Eurre, font parti du Conseil Presbytéral de Crest.
14 décembre 1906, le temple d’Eurre restera la propriété du Consistoire de Crest.
21 mars 1989 création de l’association
« Les Amis du Temple d’Eurre »
A partir de 1685, les protestants n’existent plus légalement.
Les enterrements se font , comme le reste, en cachette, à l’écart, en un lieu tenu secret par peur des représailles. La pratique d’inhumer dans sa propriété va se perpétuer encore longtemps malgré l’existence d’un cimetière.
En effet, lors de l’enquête réalisée pour la construction de la nouvelle école des garçons, il sera fait mention, dans la délibération du Conseil Municipal du 30 juillet 1882, de la proximité d’un cimetière particulier distant de 90 mètres de son futur emplacement.
Le Conseil rétorque qu’il n’y a eut que « trois inhumations dans l’espace de 21 ans » et que le propriétaire FAURE Louis doit appliquer les prescriptions de la loi du 22 prairial de l’an XII .
Le 28 avril 1858, dans les registres des délibérations du Consistoire de Crest, le pasteur ARNAUD note au sujet du cimetière d’Eurre :
« Le président informe le consistoire qu’il s’est entretenu avec monsieur le maire d’Eurre pour convenir d’un acte public en faveur de la commune, la vente verbale que le sieur Pierre THIBAUD domicilié maintenant dans le territoire de Crest, avait faite aux protestants d’Eurre d’un terrain pour leur servir de cimetière. Les protestants ont payé le terrain et en jouissent depuis 25 ans, sans avoir de titres réguliers. L’acte public leur assurera à perpétuité le cimetière qui sera entretenu aux frais de la commune. »
D’après une copie conforme d’une délibération du 11 avril 1851, il apparaît que le sieur Pierre THIBAUD GRANGE à vendu vers 1828 aux protestants d’Eurre un terrain de 400 m² à l’usage de cimetière. Ce terrain est borné au levant et midi par une terre de Michel PIGEON, au couchant Imbert CLAIR et au nord par le cimetière catholique. Le prix a été de 40 francs et provient de souscriptions volontaires des protestants d’Eurre.
Après la loi de séparation de l’Etat et de l’Eglise en 1905, il n’y eu plus de distinction entre les différentes religions et tout le monde fût enterré dans le même cimetière.
789 CHARLEMAGNE a - t - il inventé l’école ? La tradition le considère comme le père de l’enseignement primaire. Ce grand roi a favorisé les études et vivement encouragé le développement des écoles. En fait, l’école est aussi ancienne que l ‘écriture elle-même. 1698 Ordonnance prescrivant la mise en place d’une école par paroisse, reprise en 1724, mais sans effet réel. L’école est considérée comme relevant de l’Eglise.
1791Le 3 septembre : La Constitution pose le principe d’une instruction publique, gratuite et commune à tous les citoyens
1792Les 20 et 21 avril : CONDORCET présente à l’ Assemblée son rapport sur l’instruction publique en faveur d’un enseignement gratuit, laïque et non obligatoire.
1833 Le 28 juin : La loi GUIZOT institue la liberté de l’enseignement primaire et oblige les communes à avoir au moins une école primaire, et, les départements une école normale primaire. 1836
Le 23 juin : Loi PELET incite les communes à avoir une école primaire pour les filles. 1837
Le 22 décembre : Création des « salles d’asile » destinées aux enfants de 2 à 6 ans. 1850 Le 15 mars : La loi FALLOUX fond la liberté de l’enseignement secondaire et autorise les établissements privés à recevoir des fonds publics à hauteur de 10% de leurs dépenses annuelles. 1867 Le 10 avril : La loi DURUY organise l’enseignement primaire féminin, encourage la création de cours d’adultes et ouvre la voie à la gratuité de l’enseignement. 1879 Le 4 février : Jules FERRY reçoit le portefeuille de l’ Instruction publique dans le nouveau gouvernement républicain.
Le 9 août : La loi Paul BERT oblige les départements à avoir une école normale de garçons et une de filles, dans un délai de quatre ans.
1881 Le 16 juin : Loi instituant la gratuité de l’enseigne-ment primaire publique. Le 2 août : L’école maternelle remplace les salles d’asile. 1882 Le 28 mars : Loi instituant l’obligation (jusqu'à 13 ans pour les enfants des deux sexes) et la laïcité de l’enseignement primaire. Elle prévoit une « instruction morale et civique », la suppression du catéchisme, la laïcisation du contenu des manuels. L’organisation du Certificat d’ Etude concernant l’enseignement primaire est rendu obligatoire dans chaque département. 1886 Le 30 octobre : La loi GOBLET définit l’organisa-tion générale de l’enseignement primaire. Elle met en place la laïcisation des personnels des écoles publiques. 1904 Le 7 juillet : Loi interdisant tout enseignement aux congrégations. 1936 Le 9 août : Le ministre de l’ Education Nationale, Jean ZAY rend la scolarité obligatoire jusque l’âge de 14 ans. 1950 Le 1er avril : Création du CAPES. 1959 Le 6 janvier : Réforme BERTHOIN , portant prolongation à 16 ans de la scolarité obligatoire. 1962 Des écoles de garçons ou de filles sont transformées en écoles mixtes à plusieurs classes. 1972 Le 12 mai : Le mercredi remplace le jeudi comme jour de congé. 1989 Le 28 août : Décret ordonnant la suppression du « CERTIF ».
En 1686-1690, seuls 20 % des Français étaient capables de signer leur nom ; ils sont 37 % un siècle plus tard et environ 45 % en 1816-1820. Des différences ont perduré, entre le Nord d’une ligne Saint- Malo – Genève, plus alphabétisé, et le Sud, entre riches et pauvres, entre citadins et ruraux, enfin entre hommes et femme.
Créé par Guizot en 1833, le brevet élémentaire couronne la fin du primaire supérieur et ouvre l’accès aux petits concours administratifs et aux postes d’employé de bureau ou de commerce dans le privé. La loi du 16 juin 1881 le rend obligatoire pour tous les instituteurs du primaire public ou privé. Son dernier avatar, le brevet des collèges, a été institué en 1985 ; il succède lui-même au BEPC (brevet d’études du premier cycle).
CEP : diplôme sanctionnant la fin des études primaires. Il était déjà prévu par la monarchie de Juillet (1834) et le Second Empire (1866), mais c’est seulement la III ème République qui, avec la loi de 1882, en rend l’organisation obligatoire dans chaque département. Le « certif » acquiert un prestige populaire qui ne s’estompe qu’avec l’allongement de la durée de la scolarité. Il disparaît en 1989.
COURS COMPLEMENTAIRES
Les cours complémentaires, rattachés à une école primaire, dispensaient un enseignement primaire supérieur (de la sixième à la troisième) délivré par des instituteurs sans spécialisation. Ils constituaient une voie parallèle au lycée, destinée aux classes modestes. Les cours complémentaires sont devenus les collèges d’enseignement général en 1959.
ECOLAGE
Au Moyen Age, contribution matérielle versée par les parents d’élèves au maître.
ECOLE NORMALE
Centre de formation des instituteurs. Les élèves, garçons et filles, recrutés par concours au niveau du brevet élémentaire, suivent une scolarité de trois ans. L’internat y est la règle, la discipline de rigueur, au point que l’on a pu parler de « séminaires laïques ». Après 1945, la durée des études s’est progres-sivement allongée. Les écoles normales ont été remplacées en 1989 par les IUFM (Instituts Universitaires de Formation des Maîtres).
FERULE
Petite palette de bois ou de cuir avec laquelle on frappait la main des écoliers pris en faute. La pratique des châtiments corporels dans le cadre scolaire s’est prolongée jusqu’à la fin du 19ème siècle.
GRATUITE
La loi DURUY de 1867 autorise les communes à établir des impositions spéciales afin d’assurer l’accès de l’école aux élèves impécunieux. Au début de la III ème République, deux tiers des élèves du primaire accèdent gratuitement à l’enseignement, mais c’est la loi du 16 juin 1881 qui établit définitivement la gratuité du primaire. Il faut attendre 1930 pour que la gratuité soit étendue à la sixième, 1933 à l’ensemble du secondaire.
HUSSARD NOIR
L’expression a été inventée par Charles Péguy qui comparait l’uniforme noir à palmes d’or des élèves des écoles normales à celui de certains régiments de hussards. Elle a désigné les cohortes d’instituteurs laïques de la III ème République qui ont promu l’idéal républicain auprès de leurs élèves.
INSTITUTEUR
Le terme, synonyme de précepteur, acquiert en 1789 son acception moderne d’enseignant dans une école maternelle ou primaire. Ce sens se précise au cours du XIX ème siècle et se dote de ses lettres de noblesse avec l’école de Jules Ferry. Depuis 1990, il a été remplacé dans la terminologie administrative par « professeur d’école ».
INSTRUCTION CIVIQUE
Instaurée par la loi du 28 mars 1882 en même temps que l’obligation scolaire et la laïcisation des programmes, elle est réservée au cours supérieur (de onze à treize ans) et à la classe de fin de primaire. Elle a été à nouveau inscrite au programme de l’école primaire en 1984 et dans ceux des collèges en 1985.
LAÏCITE
Apparu au début des années 1870, dans le contexte de la lutte idéologique entre cléricalisme et républicanisme, le mot désigne la séparation de la société civile et de la société religieuse. Jules Ferry imposera la laïcité dans l’enseignement. « La laïque » désigne couramment l’école primaire républicaine.
MANUEL SCOLAIRE
Venant du latin manus, « main », ce sont des ouvrages maniables, regroupant l’ensemble des connaissances requises dans chaque discipline et pour chaque classe.
MATERNELLE
Premiers établissements destinés au enfants de deux à six ans, les « salles d’asile » apparaissent à Paris, à partir de 1826, à l’initiative d’une philanthrope, Emilie Mallet, et de Jean Denys Cochin, maire du XIIème arrondissement. Elles accueillent les enfants pauvres dont les mères travaillent. En 1881, devenues « écoles maternelles » elles sont intégrées à l ‘enseignement primaire.
OBLIGATION
Si les enfants sont déjà largement scolarisés quand les républicains arrivent au pouvoir en 1879, l’absentéisme est encore important, surtout dans les milieux populaires et ruraux. C’est ce à quoi l’obligation scolaire imposée par la loi du 28 mars 1882 met fin. Elle s’applique aux enfants de six à treize ans. Elle est étendue à quatorze ans en 1936, à seize ans en 1959.
PEDAGOGIE
Le terme définit la science de l’éducation. Longtemps réduite à une méthode d’enseignement individuel, chaque élève, à tour de rôle, venant réciter au maître un morceau d’oraison, la pédagogie est renouvelée par les frères des Ecoles chrétiennes fondées par Jean-Baptiste de La Salle en 1683 – création de classes de niveau, utilisation de livres identiques permettant un enseignement simultané pour tous les élèves. Au XX ème siècle, de nouvelles théories apparaissent, en particulier celle de Maria Montessori qui permet de mettre l’accent sur la liberté de l’enfant, ou celle de Célestin Freinet, qui développe les « méthodes actives ».
PETITE ECOLE
Délivrant un enseignement élémentaire – lire, écrire, compter – , les petites écoles sont l’ancêtre de notre primaire. En nombre croissant dans les villes du Moyen Age, elles perdurent durant tout l’Ancien Régime. Leur organisation, prise en charge par l’ Eglise dans le cadre des paroisses, ne sera réellement modifiée qu’avec l’instauration de l’école républicaine.
PRIMAIRE
Le primaire désigne, depuis la Révolution, le premier degré de l’enseignement. Il se prolongeait par le primaire supérieur.
Références : Mille ans d'école - Les collections de l'Histoire n°6
Ecole mixte protestante
HISTORIQUE
de son installation à EURRE
WW
Généralités
Minorité agissante, les protestants ont fait valoir leurs idées républicaines au cours du 19 ème siècle. L’école laïque et obligatoire est un de leurs grands combats.
Il est notoire que les protestants ont très largement contribué à l’instauration de l’école publique obligatoire. Autour de Jules Ferry, trois éminentes personnalités protestantes : Ferdinand Buisson, Félix Pécaut et Jules Steeg vont mener le combat en faveur de l’école pour tous, réfléchir à la formation des maîtres par la création des écoles normales et révolutionner la pédagogie. (1)
Dés 1829 les milieux libéraux de la bourgeoisie protestante créent « La Société pour l’encouragement de l’instruction primaire » qui précède de quelques années les premières lois sur l’enseignement obligatoire votées à l’initiative du protestant François Guizot, ministre de l’ Instruction publique de Louis Philippe. (1)
En dehors de leur rôle précurseur dans la mise en place de l’école pour tous, les protestants ont une vision de l ‘enseignement orientée autour de trois axes principaux : innovation pédagogique, service public et laïcité.
Dés le 16 ème siècle, le calviniste Mathurin Cordier préconise le dialogue entre le maître et l’élève et prône l’abandon des châtiments corporels. A la fin du 18 ème siècle, le pasteur alsacien Jean-Frédéric Oberlin introduit l’éducation physique à l’école et, au 19 ème, ce sont deux femmes protestantes, Louise Scheppler et Pauline Kergomard, qui jetteront les bases de l’école maternelle.
Après les lois Ferry, les protestants feront don à la République de leurs 1200 établissements scolaires. (1)
(1) Les grands combats d’une minorité agissante. Jean-Moïse Braiteberg. Historia n° 615 mars 1998
Références : Mille ans d'école - collection de l'histoire n° 6 oct 1999
Ecole protestante installée à Eurre.
En 1832 , Jean-Pierre GRANON, âgé de 54 ans, instituteur à Crest depuis 1822, demande au Consistoire du Crestois l’autorisation de faire l’école à Eurre, aux enfants des protestants. Sur un état envoyé au préfet en 1834, il est noté qu’il instruit 25 garçons et qu’en même temps, 10 filles le sont par madame GILBERT.
En 1860, Mlle LEYBRAÏ, native de Loriol, ouvre une école mixte dans le village. Elle est aidée dans sa tâche par Louise FAURE. Son école accueille les enfants de 6 à 13 ans, garçons et filles.
En 1877, le maire, Jean-Louis FAURE, demande, vainement, son passage en école communale . Le Conseil municipal vote même des crédits pour les élèves admis gratuitement.
Mais la suppression de l ‘école intervient en 1888 pour l’ouverture d’une école communale laïque.
Les locaux :
En 1860, l’école est installée dans un immeuble appartenant à la famille FAURE, à droite du chemin de la montée du château.
Le personnel :
Mlle LEYBRAÏ, institutrice.
Mlle FAURE Louise, son assistante.
La direction :
Mlle LEYBRAÏ .
Références : archives du temple de Crest
archives municipales de Eurre
archives privées famille Denise Deronzier
de Lyon
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Créée le 15 octobre 1650 par Monseigneur de MAUPAS, évêque du Puy, à l’instigation du Père jésuite Jean-Pierre MEDAILLE et sous l’impulsion et l’initiative de quelques dames de la société, la Congrégation des Sœurs de Saint Joseph prend d’abord la direction de la « Maison de la charité des orphelines de St Joseph » au Puy.
Ses sœurs portent l’habit des veuves de leur entourage et vont s’occuper du service des pauvres. D’origine modeste, les premières sœurs de St Joseph vivent leurs consécrations en restant proches de leurs contemporains. Elles gagnent leur vie en faisant des rubans.
Rapidement, la Congrégation va essaimer dans le Velay et le Forez. Une communauté établit à Vienne (1668) va s’étendre sur Gap (1671), St Vallier (1683), Grenoble (1684), Lyon (1696), Avignon (1707) , Clermont (1723), pour être environ 150 communautés à la veille de la révolution.
Au Puy, la communauté des Sœurs de St Joseph va subir les affres de la Révolution et de la Terreur. Obligées de se cacher, cachant eux-même des prêtres traqués, certaines finissent sur l’échafaud. Néanmoins les Sœurs poursuivent leurs missions auprès des pauvres.
Le cardinal de Lyon Mgr FESCH et l’abbé CHOLLETON de St Etienne vont relancer la Congrégation des Sœurs de St Joseph à partir d’un noyau des « Filles noires » comme les appellent les stéphanois et sœur St Jean FONTBONNE. Le 14 juillet 1808 , toujours sous l’habit des veuves, les communautés de St Joseph retrouvent une nouvelle vie.
Pour se conformer aux lois nouvelles, toutes les communautés religieuses se regroupent en congrégations avec une Maison Mère à laquelle sont rattachées d’autres communautés.
Comme avant la Révolution, de nombreuses petites communautés de 2 à 3 sœurs, reliées spirituellement et juridiquement à leur Maison Mère, plus importante, leur permettant toujours une grande souplesse et une présence apostolique. Ceci pour mieux répondre aux besoins des populations. Elles se tournent alors vers l’enseignement.
En France, au début du 20 ème siècle, les Congrégations des Sœurs de St Joseph, comme toutes les congrégations enseignantes, vont subir les loi anti-cléricales. Ce qui va les obliger à orienter leurs vocations en d’autres lieux et sur d’autres tâches apostoliques. Après avoir fêté leur tricentenaire en 1950 au Puy, les Sœurs de St Joseph se sont unis en association.
En 1971, l’union devient Fédération, regroupant les 13 Congrégations existantes. Actuellement, 49 Congrégations de St Joseph, totalisant environ 24 000 religieuses sont implantées dans toutes les parties du monde.
Références:
Une histoire toujours recommencée... de Soeur Marie Raymonde JAROUSSE. Présidente de la Fédération Française. - édition du Rameau Collection "Les Origines" - 1987-
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Les locaux :
L’immeuble (B bis 181) appartenait à Françoise COURTOIS en 1822. Il s’agit d’une maison située au pied du château, face à l’église. Aujourd’hui démoli.
Puis en 1857, les sœurs s’installent dans l’ancien presbytère : au pied de l’escalier de l’église, de l’autre côté de la « Grande rue ».
Le personnel :
Une directrice institutrice, une autre institutrice, une femme de service et une cuisinière.
En 1833 : Mme BONNARD , en religion sœur Marie Emile, décédée à Eurre le 4 juin 1886 et enterrée dans notre vieux cimetière.
En 1886 : Mme LOUAT la remplace.
En 1896, on trouve Mme FREYNET Marie, 45 ans, institutrice avec Mme GERBEY Marguerite, 37 ans, également institutrice. PEYRON Antoinette, 22 ans, femme de service et LHOPITAL Denise, 57 ans, cuisinière.
En 1901, il y a Mmes FREYNET Marie et GAUDIN Marie, institutrices. Mme DENOYELLE Mélanie, 50 ans, femme de service et Mme LOVIGI Félicité, 30 ans, cuisinière.
Malgré la virulence des années conduisant aux lois de séparation de l'Etat et de l'Eglise, l'école libre laïque des filles, depuis sa création en 1904, continura l'exercice de son instruction jusqu'en 1918, mais avec seulement deux religieuses enseignantes.
Références : recensements de Eurre 1896 - 1901 - 1906 - 1911
Délibérations du Conseil municipal de 1790 à 1920
Etat civil les décès de 1886
Il n’y a qu’a consulter la liste des maîtres d’école, instituteurs ou professeurs des écoles pour constater que l’instruction primaire a toujours été une préoccupation majeure et constante dans la vie de la commune.
Dans une délibération du 25 mai 1837, il est dit que « depuis 40 ans on a prêté à messieurs les instituteurs, la table et les bancs qui se trouvaient dans la mairie qui servait d’école à cette époque. (Actuelle maison des jeunes, cadastrée B. bis 115 sur le cadastre napoléonien.)
Déjà en 1807, le château étant à vendre, le conseil municipal pensait l’utiliser comme école primaire. L’instituteur, Paul DOURILLE, occupe aussi les fonctions de secrétaire de mairie.
En 1811, Joseph BERTRAND, n’ayant pas obtenu l’autorisation de s’installer instituteur à Eurre, est interdit de fonction et, il est interdit aux habitants du village de mettre leurs enfants chez lui et même de l’héberger.
Le 26 avril 1813, l’ Université Impériale, académie de Grenoble, autorise monsieur DOURILLE Paul à exercer la fonction d’instituteur primaire dans la commune.
En juin 1823, monsieur CARROS étant malade, le conseil autorise l’installation de plusieurs instituteurs. Plus tard, en 1825, suite aux réclamations de monsieur CARROS, il est mentionné qu’une école de filles existait déjà en 1823.
Le 28 septembre 1833, faisant suite à la loi du 28 juin sur l’instruction primaire ( dite loi Guizot ), le C.M. décide qu’il soit installé une école primaire et élémentaire dans la commune. Aucun local convenable ne pu être trouvé et l’on arrête, après s’être rendu sur place, que le presbytère pourrait, avec sa basse-cour, faire cet office pour quelques années. ( Local propriété de la commune, ancienne maison de monsieur Morel jean-marie, cadastrée n° 125. Elle sert actuellement de cure et, est la propriété de la paroisse.)
L’instituteur loge chez lui, il a 200 Francs de traitement et doit instruire gratuitement 6 élèves.
Le 12 janvier 1835, Pierre André VINET, natif de Crest, résidant dans la commune et qui enseigne depuis 1831, est installé instituteur de la commune, avec un traitement de 230 Francs. Pour cela, il a du présenter au C.M. sa demande d’installation, son brevet de capacité, une autorisation pour l’enseignement primaire dans la commune, un certificat constatant qu’il est digne par sa moralité de se livrer à l’enseignement, sur l’attestation de trois conseillers municipaux. Il doit instruire 15 élèves gratuitement.
En 1837, le C.M. se réunit pour élire 3 commissaires chargés de trouver et d’acheter une maison dans le village pour en faire une maison d’école.
En 1841, il y a, en hiver, 60 élèves et 24, en été.
29 février 1844, projet d’achat d’un terrain appartenant à monsieur Philippe Monier, sis au quartier Mangache, pour construire une école. ( resté sans suite).
En 1845, achat de la maison Borel, dans le village, pour en faire une école. Des travaux seront effectués pour la remettre en état en 1851/52. Une mairie sera construite au dessus de la salle d’école en 1853 .
11 octobre 1855, achat de mobilier pour la salle d’école communale et en 1866 , achat de table pour l’école des filles.
14 août 1867, le conseil municipal préfère laisser payante l’école de garçons de peur que le Département ou l’ Etat ne puisse y subvenir en subvention.
Mr ODDOU enseigne à 20 élèves pendant les cours d’adultes.
04 septembre 1875, vote d’un quatrième centime d’imposition supplémentaire pour les traitements des instituteurs et institutrices de la commune.
15 février 1882, devant le nombre croissant des enfants scolarisés, le C.M. décide de construire une nouvelle école.
22 mai 1882, création d’une caisse des écoles.
30 juillet 1882, avis du conseil sur l’enquête ouverte sur le projet de construction de l’école de garçons.
Il est remarqué qu’un cimetière se trouve à 90 mètres de l’extrémité de l’emplacement choisit pour la construction : 3 inhumations ont été faites en 21 ans. Il s’agit du cimetière familial de la famille protestante FAURE.
14 décembre 1882, vote des ressources, demande de subventions.
29 juillet 1886, vote d’un emprunt.
20 août 1888, suppression des deux écoles confessionnelles et création d’une école laïque de filles.
14 novembre 1888, réception provisoire de l’école ; travaux supplémentaires.
18 juin 1889, réception de l’école communale de garçons. Il y a 121 ans.
6 février 1891, construction d’une grille autour de la cour et travaux à l’école des filles.
9 mai 1896, le Préfet écrit au maire pour lui demander de réduire l’effectif des enseignants car, pour une population de 858 habitants, il y avait : Une école de garçons à 2 classes avec 40 élèves en hiver et 20 en été. Une école de filles à 2 classes avec 40 élèves en hiver et 20 en été. Une école privée de filles à 2 classes pour 30 élèves. Soit 5 enseignants pour 90 élèves en moyenne.
Janvier 1900, suppression du poste d’une adjointe.
10 octobre 1904, création de la classe enfantine.
1928/29 , construction d’un préau vers le sud. Sera détruit en 1998/99.
2 octobre 1932 : fête communale du cinquantenaire de la laïcité de l’école primaire. 1936, une cantine est installée au 1er étage de l’école des filles. 1941, mise en place d’un terrain de sport.
1951, construction d’un préau au nord pour protéger du vent. Il deviendra salle des fêtes puis salle de classe et enfin école maternelle
De nombreux auteurs ont étudié, avec plus ou moins d'exactitude, la grande famille des Adhémar auquelle semble se rattacher la maison des Urre qui tire son nom de la terre d'Eurre qu'elle possédait déjà au XIIème siècle.
Pithon-Curt lui consacre 48 pages de son Histoire de la noblesse du Comté Venaissin. Mais, comme Chorier et Allard, sa généalogie est tout aussi imparfaite tant sur les premiers degrés que sur le rattachement de quelques branches.
Plus près de nous, dans Familles généalogiques , page 262 à 336, le marquis de Boigelin trace une généalogie plus cohérente au vue des riches et nombreuses archives de l'antiquaire Morin-Pons, analysées par le chanoine et archiviste C.U.J. Chevalier.
L' Armorial du Dauphiné de Rivoire de La Batie ainsi que le Nobiliaire de Provence de R. Borricand nous apportent aussi de précieux renseignements, tant cette famille était nombreuse, illustre et quelque peu éparpillée puisque l'on trouve des Urre en Drôme, en Ardèches, dans le Vaucluse, le Gard, les Bouches du Rhône, le Tarn et Garonne, l'Aveyron, la Meuse, l'Ain, la Somme et le Pas de Calais.
Méritant, sur ce point, leur devise
"En tous lieux, à toute heure".